And we meet again || Lucas <3

What about now? What about today?
What if you're making me all that I was meant to be?
What if our love never went away?
What if it's lost behind words we could never find?
Baby, before it's too late, What about now?

Il faisait très chaud ce jour là, une chaleur absolument insupportable au point ou presque personne n’osait passer du temps sur la plage, au risque de fondre. Et pourtant, malgré la température, malgré le soleil assassin, une petite fille aussi blonde que les blés jouait dans le sable doré en tentait tant bien que mal de bâtir le plus énorme des châteaux. Elle était seule dans son divertissement et ça avait toujours été comme ça, pour les quatre premières années de sa vie en tout cas. Alors qu’elle était potentiellement fière de son résultat, elle remarqua, quelque mètre plus loin, un petit ange de son âge, aux cheveux aussi clairs et au château encore plus gros. Un compétiteur. Sur le visage de l’enfant une expression boudeuse apparue alors qu’elle s’approchait de lui, les poings sur les hanches, l’air furieux. Ah la petite tigresse, elle était mignonne, les joues rouges de colère alors qu’elle allait se planter devant le « roi » du royaume voisin pour déclarer la guerre de sa petite voix tellement douce et mignonne. Personne n’aurait cru que cet ange de beauté était en fait la plus démonique des enfants. Forçant le « souverain » à la regarder, elle planta ses iris glacés sur lui en lançant, d’une voix intimidante – ou du moins qui tentait de l’être :

ANGIE : Hey toi, t’es ici sur MON terrain de jeu. Si tu restes, t’es mon esclave!
LUCAS : Na mais ce terrain est à tout le monde espèce de tigresse!
ANGIE : Na il est à moi, et puis t’es rien qu’un caniche !

La guerre verbale avait éclaté, comme toujours depuis ce jour là et les gamins, voisins depuis quelques heures, avaient commencés à se lancer toutes les insultes possibles. À commencer par les noms d’animaux, suivit des légumes, des plantes, des fruits, pour finalement finir avec des combinaisons telles que « grosse lasagne verte ». Très cohérent. Une fois la joute verbale terminée, c’est du sable qu’ils avaient commencé à se lancer, inépuisables, jusqu’à ce que d’autres enfants viennent les déranger. Aussitôt, le duo d’ennemis s’était uni pour faire un duo inséparable de petits monstres protégeant leur royaume. Lorsqu’ils furent à nouveau seuls sur la plage, plus unis que jamais dans leur lutte, ils se laissèrent tomber sur le sol, l’un à côté de l’autre et la petite ange blonde, timide, osa poser son regard sur le garçon avec un air très doux maintenant. Elle était possessive de ses amis et elle venait, à ce moment là ,de lui faire promettre quelque chose de magnifique…

ANGIE : Dis … tu as un nom mon caniche?
LUCAS : Lucas Levis …. Et toi tigresse ?
ANGIE : Hope. Angie Hope. Soyons amis pour toujours ?
LUCAS : Okay !

Les deux enfants grandirent étrangement vite, unis, plus proche que tout, c’était simple, pour cette enfant masculine et bagarreuse, il était son complice de crime, son associé de méfait et son meilleur ami, le centre de son univers. Pour elle qui ignorait le sens du mot aimer, il le lui avait appris et peu à peu, un sentiment d’une force incroyable, un attachement sans limite et sans faille c’était développé entre les deux enfants. Elle l’adorait, il était son caniche, son ange blond, son oxygène et son meilleur ami. Angie n’avait besoin de personne d’autre que lui, quand il était là. Et avec lui, elle oubliait tout, de sa mère qui agonisait peu à peu, à cause d’une maladie incurable au cœur qu’elle possédait aussi. Avec lui, le monde rayonnait et elle disait à qui veut bien l’entendre, qu’elle était venue au monde pour le rencontrer, lui. Jalouse et possessive, elle ne laissa jamais personne approcher son caniche, il y eut bien une certaine Kitty Cooper, une enfant qui voulait partager leur terrain de jeu, mais rien de sérieux puisqu’Angie, dans un élan de colère et pas plus haut de trois pomme, du haut de ses sept ans, menaça Lucas de le laisser dans une vie de misère s’il aimait une autre fille. Elle lui jura ce jour là, qu’il serait malheureux s’il épousait une autre femme qu’elle. Et elle était jeune hein. Se croyant malin, le gamin avait répliqué que les gens mariés s’embrassent et qu’elle, elle ne l’embrasserait jamais… Et vous savez quoi ? Son premier baiser fut volé à cet impertinent en déclaration de guerre : ô que oui elle osait, et maintenant, il devait l’épouser. Miss Hope avait toujours eu du mal à discuter avec les gens, elle hurlait et disait très clairement ce qu’elle avait en tête, c’est sans doute pour cela que sans Lucas, elle n’avait rien, rien de plus que son frère, Lloyd Hope, son autre ami proche. Alors que notre demoiselle atteignait les dix ans, son seul ami, son caniche du déménager et il quitta l’Écosse sans lui donner de nouvelle ou d’adresse. Autant dire qu’elle était inconsolable.

La même année, les choses s’envenimaient pour sa mère qui fut placée dans un hôpital de façon permanente. Elle dépérissait à vue d’œil et pour Miss Hope, de voir devant ses yeux les effets de la maladie dont elle souffrait : une malformation cardiaque héréditaire, ce fut un coup de poing presque aussi brutal que de perdre Lucas. Elle ne voulait plus continuer et, lorsque deux ans plus tard sa mère quitta le monde des vivants, elle n’avait plus rien. John Hope, son père, se remaria peu de temps après, incapable de vivre seul et incapable de vivre avec le souvenir de sa défunte épouse. De cette union naquirent six garçons, des petits démons que notre blondinette appris à aimer comme une mère. Plus âgée, elle dut quitter l’école et agir en tant que femme au foyer pour s’occuper de la maisonnée et des ses frères. Elle se serait contentée de cette vie, attendant tranquillement son heure mais, à dix-sept ans, son frère, qui vivait en expatrié lui proposa de payer ses études et de l’arracher à cette vie. Sans vraiment lui demander son avis. La demoiselle accepta donc et du se résigner à vivre seule, sa vie promettait d’être un calvaire seulement, un soir, à la sortie d’un bar, son cœur ne fit qu’un bond cas l’homme de sa vie se tenait devant ses yeux : Lui, son caniche, son Lucas, elle l’aurait reconnu parmi mille et elle ne se fit pas prier pour le serrer fort, si fort, comme si soudainement son univers prenait tout son sens…Les décors changeaient, les moins passaient et ce sentiment qui naissait dans sa poitrine était toujours plus fort, toujours plus puissant et elle se jura de l’aimer à jamais. C’est ce qu’elle fit, puisqu’à dix-neuf ans, un an plus tard, alors qu’elle décrochait un contrat en tant que musicienne, elle décida d’unir sa vie avec son ami d’enfance. Le soir même, après lui avoir murmuré les paroles les plus sincères du monde, elle perdit la vie…

ANGIE : …. Je t’aime Lucas… ……….. et je suis certaine, qu’on se reverra dans l’autre monde… ne m’oublis pas parce que moi, je ne pourrai jamais t’abandonner.

-------------------- WELCOME TO REALITY
22 :00, l’heure à laquelle les gens normaux vont aux lit et l’heure à laquelle les gens comme Angie Hope se lèvent en sursaut parce qu’un rêve vibrant de réalité les secoue. La blondinette passa une main dans son visage en soupirant, pourquoi tous ses souvenirs, pourquoi cet homme, pourquoi ce visage et pourquoi ce nom. Étrange coïncidence. Pourquoi la fille dans ses rêves portait son nom, souffrait de la même maladie qu’elle et vivait une vie presque heureuse, en termes de dénouement. Angie n’en savait rien et, si au départ elle trouvait ses divagations amusantes – c’était un peu comme rêver du prince charmant – maintenant ça la troublait au plus au point. Miss Hope n’avait rien d’une fille naïve qui épouserait son ami d’enfance, elle était une spécialiste, une tueuse, une meurtrière de monstre et elle avait voué sa vie à l’organisation. Mais alors pourquoi, pourquoi chaque nuit, elle pensait à ce visage et sentait son être entier vibrer, attendre un retour qui n’arriverait pas. Ce garçon, ce Lucas, elle ne le connaissait pas, mais alors pourquoi avait-elle l’impression que sans lui, son univers était incomplet ? Elle ne voulait pas y penser et son cœur qui se serrait alors qu’elle reniait cet être qui semblait être une partie intégrante de sa vie lui fit plus mal que tout. Elle fila sous la douche et, trente minutes plus tard, elle était fin prête, prête à traquer le monstre qui se mettrait sur son chemin.

Angie détestait toutes ses créatures, tout ce qui était inhumain et les vampires par-dessus tout. Ses parents avaient été tués par ces monstres et elle avait grandit orpheline. Elle leur ferait payer de lui avoir volé sa vie et son bonheur. Une fois vêtue très sobrement, ses longs cheveux blonds attachés – fallait pas que ça la gêne, elle sorti de son appartement en soupirant longuement. Les mains dans les poches et armée jusqu’aux dents, elle se mit à errer dans les rues. Elle était d’humeur massacrante et donc, son joli minois était ravagé par la colère. Furieuse, elle continua d’avancer jusqu’à percevoir une silhouette. Pas de doute, c’était un de ses vampires – elle les aurait remarqué à distance, ils avaient une aura absolument désagréable. Croyant être subtile, elle s’approcha, ses mains bien agrippées à ses armes. Malheur, elle devait avoir été repérée car le monstre aux cheveux blonds s’éloigna assez rapidement. Furtive et décidée à lui éclater la tête, elle n’avait nullement besoin de raison pour le faire et il y avait des rumeurs d’un vampire sanguinaire dans les alentours – c’était sans doute pas celui-là mais quand même – elle se mit à le pourchasser. Le jeu dura une bonne dizaine de minutes puis, elle pris un passage rapide et, au tournant d’une ruelle, elle arriva face à face avec lui, ses armes pointées sur le garçon.

ANGIE : Tu pensais pouvoir me fuir ? Monstre !

Petite poupée absolument magnifique, totalement craquante avec ses cheveux d’anges et son air aussi mignon, elle le menaçait, ses perles bleutées très pâles, signe de colère. Alors que ses yeux passaient sur le visage du garçon, elle fut secouée par le plus grand choc du monde – il s’agissait traits pour traits de l’homme de ses rêves. Figée, elle continuait de braquer ses armes sur lui mais son cœur s’emportait avant sa tête. Elle avait peur, elle était terrorisée mais une partie d’elle était tellement comblée de voir ce visage. Son oxygène, son cœur, son âme, il se trouvait là et elle l’ignorait. Les souvenirs se firent plus pressant, fichue rêves, fichues sentiments qui ne lui appartenaient pas. Elle voyait, dans son esprit, ce même homme passer ses mains dans ses cheveux blonds, cet homme lui sourire et cet homme lui passer au doigt une bague toute simple en argent. Prise de panique, elle l’observait, le rythme cardiaque irrégulier. Elle allait enfin savoir, enfin connaître la raison pour laquelle elle n’avait qu’une envie en ce moment et c’était se blottir dans les bras de cet être et ne plus jamais le laisser partir. Rappelons qu’elle ne l’avait vu et qu’il lui faisait l’effet d’une drogue. Comme si enfin, le morceau manquant, la pièce défectueuse de son être revenait, comme si enfin, elle était une encore… Elle l’observait alors que des paroles raisonnaient dans son esprit, si fortes, si vraies… « and I can’t breathe, without you… » Et pour la première fois, elle en prenait vraiment conscience alors que d’une voix hésitante, une voix troublée par l’émotion, elle murmurait, sans vraiment le reconnaître, surprise :

ANGIE : Lucas ?

And we meet again || Lucas <3 It1-beb6c6

« (She said)
I will always be with you
I'm the anchor of your sorrow
there's no end to what i'll do
cause I love you to death

But the sorrow went too deep
the mountain fell too steep
and the wounds would never heal
cause the pain of the loss
was more than he could feel

(He said)
I will always be with you
by the anchor of my sorrow
all I know or ever knew
is I love you to death

« What's tomorrow without you
is this our last goodbye »

Son regard se perdit dans le lointain alors qu’il soupirait. Il se souvenait encore d’elle alors qu’elle n’était plus là. Elle n’était plus là et elle ne reviendrait jamais. Il se souviendrait toute sa vie de la soirée fatidique. Elle avait pourtant été paradisiaque et il ne se doutait de rien. Elle n’avait sûrement pas voulu l’inquiéter.. Alors qu’il aurait peut-être pu faire quelque chose pour la sauver. Il s’en voulait, il lui en voulait de le laisser seul alors qu’elle n’était plus de ce monde. Elle était partie, alors que lui se torturait encore dans ce monde cruel. Il serra ses poings, puis les desserra en levant les yeux au ciel. Cela ne servait à rien. Lui était là pour l’éternité, alors qu’elle avait succombé à sa maladie. Il était en parfaite santé alors qu’elle était à quelques pieds sous terre. Les funérailles de l’amour de sa vie avaient été pénibles. Terriblement pénibles. Il n’avait pas été capable de prononcer un seul mot alors que les « Toutes mes condoléances » fusaient. Pourtant, personne ne connaissait réellement Angie Hope. Ou plutôt, tous savaient que c’était une femme plutôt violente et colérique. Personne ne le croyait lorsqu’il affirmait qu’elle était douce comme un agneau et affectueuse comme un chaton. Et qu’il l’aimait à en mourir. Personne ne gageait sur leur union. Après tout, ils ne se ressemblaient guère pour le caractère. Sauf qu’ils étaient tellement complémentaires et tellement fous l’un de l’autre qu’ils ne purent résister.

FLASH – BACK

D’une nervosité qu’il ne s’expliquait pas pendant le plus beau jour de sa vie, Lucas jeta un regard circulaire à la salle. Ils connaissaient beaucoup plus de monde que ce qu’il croyait. Il se posait des questions totalement idiotes. C’était pourtant ce à quoi il pensait le jour de son mariage. Elle l’aimait, mais allait-elle continuer à l’aimer? Après tout, il n’était pas parfait et faisait des conneries sans nécessairement pouvoir se racheter. Il ne voulait pas la perdre, c’est certain. Elle comptait tant pour lui. Angie était toute sa vie, depuis le jour où, lorsqu’ils étaient petits, elle lui avait clairement dit que c’était son terrain de jeu à elle et à personne d’autre. Même à 4 ans, il avait été complètement charmé par sa bouille d’ange et son caractère de tigresse. Car oui, elle était magnifique mais avait tout un caractère. Avec lui, elle semblait différente. Ses sautes d’humeur étaient moins présentes et elle essayait autant que possible de lui parler doucement. Angie avait quelques tendances assez brusques. Elle pouvait crier assez souvent, mais je vous assure qu’à force cela devient une habitude. Lucas était devenu maître dans l’art de la calmer, de toute façon. Il la connaissait si bien qu’il savait quasiment toujours quoi faire pour réussir à la faire sourire. On s’entend que la situation compte beaucoup et que si, par exemple, il la trompait et qu’elle l’apprenait, il ne pourrait sûrement pas réussir à s’en tirer avec des yeux doux, un beau sourire et quelques paroles de chanson.

Il semblait assez dans la lune, alors Josh pu même se permettre de lui donner un coup de coude dans les côtes. Ça commençait rudement bien son mariage. Mais bon, là il ne tomberait plus dans la lune, avec Angie qui avançait jusqu’à l’hôtel. Il n’avait d’yeux que pour elle, elle n’avait d’yeux que pour lui. C’est tout juste si Josh ne devait pas lui tirer la manche pour l’empêcher de courir la prendre dans ses bras. Ils s’aimaient tant, c’était une évidence et personne ne pouvait nier que cet amour, que cette flamme ne s’éteindrait jamais. Il était fou d’elle et ce depuis son plus jeune âge. Ils avaient été complices, confidents, meilleurs amis et chaque jour encore plus amoureux l’un de l’autre. Et Lucas qui se demandait pourquoi toutes ses relations amoureuses étaient vouées à l’échec. Pour une raison qui lui sautait à la figure, désormais. Il avait toujours aimé une autre femme. Il ne s’en était simplement pas rendu compte. C’est aussi pour cela qu’il sentait son cœur se serrer lorsqu’il en embrassait une autre, lorsqu’il couchait avec une autre. Il n’avait même pas retrouvé Angie que tout son corps se languissait d’elle. L’impression qu’il avait, c’était la trahison. L’impression de trahir le souvenir de la jolie blonde. L’impression de perdre son temps. L’impression de n’être rien d’important pour l’autre, l’impression de n’être qu’un jouet. Un beau jouet, certes, mais un jouet quand même. Avec Heather, il avait l’impression qu’elle sortait avec lui simplement pour rehausser sa popularité. Et lui? Lui, c’était sûrement la même chose. C’était un salaud, à l’époque, on ne se le cache pas. Il ignorait tout de l’amour, il ignorait tout du mot fidélité et passion. On pouvait être fidèle et quand même avoir cette petite étincelle qui vous fait continuer, cette petite étincelle qu’on ne retrouve que dans une femme. Lucas, lui, l’avait trouvé en Angie.

Malgré le droit violent qu’il avait administré à Lloyd lorsque celui-ci s’était fermement opposé à leur union, et malgré Angie qui avait frappé Roxanne, la petite amie de son frère et déchirant par la même occasion sa longue robe blanche, il s’était bien amusé. Surtout lorsqu’elle avait répondu « Oh oui, je TE veux! » lorsque le prêtre, désormais craintif, avait timidement demandé si elle voulait bien le marier. Il n’avait pas osé demander si quelqu’un s’opposait à cette union tant la cérémonie avait été violente. Sans attendre que le prêtre finisse ce qu’il disait, Lucas avait attrapé Angie et l’avait serrée contre lui, pressant ses lèvres avides contre les siennes. On entendait les sifflements moqueurs de ses amis (enfin, ceux qui étaient restés) et les petits cris hystériques des demoiselles d’honneur. Riant doucement contre les lèvres de sa femme, il avait fermé les yeux et faisait abstraction du monde extérieur. Il n’y avait qu’elle, sa peau glacée contre la sienne, brûlante de désir. Son cœur battait la chamade en un sentiment plutôt agréable. Sa main jouait dans ses longues boucles dorées alors qu’ils s’observaient en souriant doucement. Son rêve le plus cher, celui d’unir sa vie à sa tigresse, venait de se réaliser et il ne s’en rendait même pas compte. Ivre de joie, il était resté au bras de sa femme durant toute la fête. Ils étaient décidément inséparables et le regard si doux et si passionné qu’ils échangeaient souvent ne faisait aucun doute ; ils s’aimaient à la folie et rien ne pouvait détruire ce couple.

La nuit de noce avait été merveilleuse. Au-delà de ses espérances. Tout l’amour qu’il portait à Angie semblait décupler le reste. Le désir qu’il éprouvait pour elle, la passion qui le consumait tout entier. Les baisers s’enchaînaient à une vitesse déroutante, accélérant sa respiration qui devient haletante et également les battements de son cœur. Ils étaient tous les deux passionnés mais la douceur était toujours présente et pour rien au monde il ne lui aurait fait le moindre mal. Entre ses mains, elle était comme une délicate poupée de porcelaine qu’il avait peur de briser d’un mouvement trop brusque. Alors il faisait attention, ses caresses étaient des frôlements, ses baisers aussi doux qu’un souffle. Ce n’est que tard dans la nuit que Lucas s’endormit finalement, serrant dans ses bras sa femme. Le visage enfouit dans ses cheveux, le rythme de sa respiration lui chatouillant le cou. Rien n’aurait pu le rendre plus heureux. Il tirait la langue à Heather, à Sienna, à Lucille. Ils n’auraient qu’à se retrouver un autre homme. Lui était heureux avec Angie, il était même marié à présent. Personne ne pourrait la lui enlever. Rien ni personne. Personne, peut-être, mais rien..? Lucas ferma doucement les yeux et, la serrant tendrement contre lui, s’endormit.

FIN FLASH – BACK

Une si belle journée.. Pourquoi? Pourquoi l’avait-on arraché à tout ce qu’il aimait, à tout ce qui comptait pour lui? Elle était tout. Absolument tout. Il l’aimait, c’était indéniable. Il l’aimait tant, il aurait pu tout faire pour qu’elle soit encore à ses côtés. Il se souvient de ce soir-là, de ce matin-là plutôt, comme hier. Sa réaction avait été violente, sa souffrance sans limites. Il savait qu’elle aurait voulu qu’il reconstruise toute sa vie, qu’il l’oublie peut-être, mais c’était totalement impossible. Angie était l’amour de sa vie. Il n’aimait et n’aimerait personne comme il l’avait aimé, elle. C’était tout bonnement impossible. Elle était toute sa vie, son souffle, son âme, son joyau. Malgré son caractère, malgré ses crises de nerfs, malgré sa maladie. À ses yeux, elle était parfaite et il n’y avait qu’elle qui pouvait le rendre aussi heureux que ça. Elle avait eu raison lorsqu’elle prétendait que rien ne le rendrait plus heureux qu’elle s’il la mariait. Il l’avait fait. Mais cette soirée-là, il ne pourrait pas l’oublier. Parce que c’était le jour où elle s’était offerte à lui, où il s’était offert à elle, et également le jour où.. Où sa maladie l’avait lâchement emportée.

FLASH – BACK

Il inspira doucement l’odeur de sa femme en soupirant de bonheur. Il laissa un doux baiser sur le dessus de sa tête alors qu’il lui caressait la joue du bout des doigts. Pourtant, il ne la sentait plus frissonner sous ses doigts. Collé comme il était contre elle, il aurait dû l’entendre respirer. Elle était si immobile que ça en devenait inquiétant. Lucas le retourna doucement sur le dos et posa son oreille contre son ventre. Il était immobile et silencieux. Ayant déjà dépassé le signe de l’inquiétude, il posa son oreille à l’emplacement de son cœur et voulu se suicider. C’est d’ailleurs ce qu’il aurait fait si une petite voix ne lui murmurait pas que ce n’est pas ce qu’elle aurait voulu. Il aurait voulu pleurer, hurler, crier toute sa souffrance. Personne n’avait le droit de lui arracher Angie aussi brusquement. Il la serra dans ses bras, se laissant aller contre elle. Personne, absolument personne n’avait le droit de faire quelque chose comme ça. Lui enlever ainsi son bonheur, c’était malsain. Sa maladie l’avait emportée. C’était tout ce qui semblait résonner dans sa tête alors qu’il se sentait sombrer. Incapable du moindre geste tant il était tétanisé par le chagrin, il la prit dans ses bras pour la dernière fois. Il ne pouvait simplement pas penser qu’elle allait le quitter pour toujours. Il avait l’impression que son cœur allait le lâcher tellement il le faisait souffrir. Il ne s’y attendait tellement pas. Surtout pas le lendemain de son mariage! Il voulait mourir. Mourir d’amour, mourir de chagrin. Pour elle, pour aller la retrouver, pour ne pas être obligé de vivre sans elle.

FIN FLASH – BACK

Ce qui avait finit par l’assommer complètement, c’était sa transformation. Lui qui était déjà totalement détruit pas la perte d’Angie, voilà qu’il devrait vivre pour l’éternité sans elle. La souffrance avait été telle pendant le processus de transformation, le feu intérieur si brûlant qu’il avait cru que c’était la fin. Cette certitude emplissait tous ses membres d’une joie indescriptible. Pourtant, lorsqu’il s’était réveillé ensuite, il était plus que vivant. Vivant, et pour l’éternité en plus de ça. Vivant, plus vivant que jamais. Plus beau et plus pâle que jamais, aussi. D’un charme encore plus grand que ce qu’il n’avait étant humain. Oui, parce que la vérité lui avait éclaté dans la figure ; il n’avait plus rien d’humain. Il rejoignait ceux qu’on appelait les corbusards. Des monstres. Enfin, des monstres, avant qu’il n’en devienne un à son tour. Un monstre.. Qui aurait cru le que joueur de basket le plus populaire à l’université finirait comme un.. Vampire? Pas moi. Je vous le jure, je n’y avais même pas songé une seule seconde. Pourtant, cela faisait plus de 100 ans qu’il vivait dans l’horreur, dans la traque, dans la faim. Dans la souffrance, dans l’espoir de pouvoir se venger de celui qui lui avait donné la vie éternelle. L’enfer perpétuel. Marchant dans les rues du Quartier Rouge, ses pas le menèrent vers la forêt des Ombres. Les spécialistes et surtout les techniciens y venaient souvent. Lui aussi, par la même occasion, traînant ici et là en espérant se faire tuer un jour. Pourtant, rien. Il réussissait toujours à s’en sortir sans faire quelque chose de réellement spécial. Et cette faim qui lui dévorait le corps entier, celle qui le consumait quasiment autant que son amour pour sa défunte femme..

Il se souvenait encore de son enfance. De son enfance, alors qu’il était en Écosse, à 4 ans. C’est là qu’il s’était fait rabrouer par une fillette pas plus haute que trois pommes qui prétendait que ce carré de sable lui appartenait. Charmé, il l’avait été depuis son plus jeune âge. Il l’était toujours, complètement sous l’emprise du magnifique ange blond qu’était miss Hope. Jeune, il aurait tout fait pour elle. Ils s’aimaient déjà, et elle lui vola son premier baiser à, quoi, 7 ans? Elle sans lui, lui sans elle, ce n’était rien. Ils étaient inséparables, un duo de petits monstres. Tous craignaient leurs plans diaboliques et ainsi, ils étaient seuls sur leur terrain de jeu. Ils se frappaient, ils se lançaient du sable, ils s’insultaient avec des mots aussi vexants que « brocoli ». Et pourtant, ils s’aimaient. Ils ne voulaient pas se séparer. Un jour, Lucas dû déménager pour ses études. Son père ne voulait pas qu’il dise au revoir à Angie parce qu’il croyait que les adieux seraient longs et feraient souffrir son fils. Ce qui l’avait fait souffrir, c’était de savoir sa tigresse sans nouvelle de lui. Elle devait tant s’inquiéter! Il n’avait pas été heureux, et tentait de l’oublier dans d’autres bras. Mauvaise idée, mais c’était la réaction d’un adolescent. Puis, à la sortie d’un bar, il l’avait enfin retrouvée. Son ange, sa tigresse, sa princesse. Et ils s’aimèrent. Encore et encore.

Alors qu’il errait de nouveau proche de la forêt, il entendit un cœur qui bat. Du sang chaud qui circule dans des veines. Il se retint à grand-peine de se jeter sur celui ou celle qui osait venir à sa rencontre. C’était une demoiselle, une jolie blondinette d’après ce qu’il avait entrevu. Il était incapable de voir de belles blondes ces temps-ci et fuyait donc à chaque fois qu’il en croisait une. Pourtant, elle le suivait, le traitant de monstre. Ils se retrouvèrent ainsi face à face. Lucas la jugea de la tête aux pieds et recula de quelques pas, les yeux écarquillés. Une revenante? Car c’était la copie exacte d’Angie Hope, sa défunte femme, qui se trouvait devant ses yeux. C’était tellement elle qu’il aurait voulu la prendre dans ses bras et lui dire à quel point elle lui avait manqué. Pourtant.. Le sang circulait, elle était donc humaine. Après un siècle? Impossible. Le jeune homme se passa une main dans ses cheveux blonds, manie qui ne l’avait pas quittée. Lorsqu’elle prononça son prénom, il eu un léger sourire.

LUCAS

« An.. Angie? »

« Tu divagues, vieux. »

La spécialiste aux boucles blondes se tenait devant le vampire – le monstre sanguinaire selon elle, tout en le menaçant de son arme. Elle n’avait pas compris pourquoi, à sa simple vue, son cœur c’était serré au point de rendre la respiration douloureuse. Angie connaissait bien les effets d’une crise, et elle savait également qu’en ce moment, c’était une tout autre sensation, un peu comme si, le simple fait de menacer cet homme, de tenter de lui prendre la vie révélait du suicide. Un instant, elle eut même la pensée que ça la tuerait, que de le voir s’écrouler devant elle la ferait pleurer et la démolirait un peu plus, déjà maintenant, elle était une vraie loque côté sentiments. Les yeux pâles de la demoiselle n’arrivaient pas à se détacher de cet homme qu’elle semblait connaître par cœur pour la simple raison qu’il hantait ses rêves. Son visage, son nom, elle connaissait tout de lui. Angoissée, elle se mit à penser qu’il l’avait peut-être volontairement manipulé durant son sommeil afin de l’attirer dans un piège, les vampires étaient à ce point démoniaque non? Et pourtant, elle ne tremblait pas, ayant appris à maîtriser sa peur, elle le dévisageait, hésitante, comme si un simple geste aurait pu le faire fuir. Une partie d’elle ne voulait pour rien au monde le voir partir, une partie qu’elle ignorait de sa personne semblait ne vouloir qu’une chose, l’attirer contre elle et s’emparer de ses lèvres. Mais non, elle le menaçait toujours et, d’une voix qu’elle voulait intimidante, elle s’exclama « Lucas ». À sa grande surprise, l’être blond lui répondit, tout aussi troublé, son nom à elle.

LUCAS : An-Angie ?
ANGIE : …………. Comment tu connais mon nom hein! Monstre. Ici c’est MA ville, et si tu restes tu vas devenir l’esclave de ma fureur….Le caniche chétif d’Angie Hope !

Elle aurait du tirer à cet instant, normalement, elle n’aurait même pas hésité. Mais pourquoi ne pas l’avoir fait ? Ah, mais notre blondinette avait un grand défaut, elle était atrocement curieuse et ainsi, elle voulait savoir, connaître la vérité et savoir la raison pour laquelle, devant ce monstre, elle se sentait plus en sécurité que nulle part ailleurs ? Elle resta là à le dévisage un moment, avec cette bouille boudeuse qu’il connaissait tant, jamais elle n’avait pu être réellement en colère contre lui, jamais elle n’avait réussi à être brutale, avec Lucas, elle était un chaton affectueux et en ce moment, tout son être luttait pour le lui rappeler. C’est stupide de l’aimer alors qu’on ne le connait pas? Sans doute, mais son cœur battait tellement rapidement et les papillons dans son estomac lui faisaient plus peur que n’importe quelle mission. Elle était vulnérable, c’est le cas de le dire, s’il l’avait hypnotisé, elle était totalement sous le charme, cet homme, elle l’avait vu, elle l’avait aimé et avec une passion tellement forte dans ses rêves que maintenant, c’était comme une seconde nature. Pas delà la mort, par delà les vies, elle savait reconnaître celui qui avait non seulement pris son cœur en otage, mais également celui qui complétait son âme. La blondinette fit un pas vers celui qui avait toujours été son ange blond, son arme braquée sur le cou du vampire. C’était un mouvement stupide, s’il avait voulu la tuer, il aurait sans doute pu et puis, s’approcher autant c’était carrément risquer sa vie, mais qu’importe.

ANGIE : ……. Lucas Levis ……..

La tension était palpable, elle était collée contre lui, elle le menaçait en sachant trop bien que c’était un peu limite comme menace de mort, elle était celle en danger. Et pourtant, jamais le danger n’avait été aussi attirant, jamais la fureur qui la traversait n’avait ressemblé autant à du désir. Elle était près de lui, trop près et elle l’observait avec un regard beaucoup trop tendre pour son pire ennemi. Sa respiration devenait difficile et son corps entier frémissait de la proximité, pourquoi, elle ne comprenait pas et, quand elle ne comprenait pas, elle pleurait de frustration, elle dut d’ailleurs se faire violence pour ne pas avoir ce genre de réaction. Sa peau glacée frémissait de cette proximité et pourtant, elle n’avait pas peur, elle ne pouvait tout simplement pas arrêter de le fixer, forçant un air menaçant… Elle aurait dit qu’elle l’aimait que ça aurait été vrai, des sentiments qui n’étaient pas les siens s’agitait en son cœur, lui rappelant la passion brûlante qui l’envahissait quand il était présent. C’était stupide, tellement stupide et avant qu’elle ait pu comprendre ce qui lui arrivait, son corps refusa de l’écouter puisque ses yeux s’emplirent de larmes et qu’elle laissa tomber son arme à ses pieds. Figée, elle l’observait, sa main glissant sur la joue du garçon sans qu’elle le remarque vraiment….Ça l’exaspérait d’être si faible, de n’être plus qu’un chaton inoffensif …

ANGIE : …. Pourquoi ……… pourquoi est-ce que tu me hantes alors que je ne te connais même pas …..

Lui parler relevait du suicide, elle n’entendait pas son cœur battre mais c’était tout comme. Doucement, sa main qui était posée sur la joue du garçon se mit à caresser cette peau lisse, comme si elle avait toujours fait cela. Ses lèvres, qui étaient désormais à quelque centimètre de celles du garçon restaient immobiles. Elle voulait une réponse, elle voulait savoir pourquoi, plus que tout au monde, elle désirait qu’il reste là, avec elle, à ses côtés, pour toujours, son ange, son caniche. Elle voulait savoir pourquoi, en ce moment, elle avait l’impression que sa vie prenait un sens. Malgré les époques, il était son joyau parmi les cailloux, son rubis scintillant, il était tout et sans lui, elle n’était plus rien. Sans qu’elle le veuille, ses yeux se fermaient et elle approchait son minois de celui du vampire, murmurant dans un souffle, le seul mot ayant une valeur à ses yeux.

ANGIE : Lucas…

Il l’observait, totalement interdit. Un siècle. Un siècle qu’il espérait une rencontre dans ce genre-là. Un siècle qu’il l’attendait. En même temps, quelque chose lui disait que ce n’était pas elle. Ce n’était pas celle qu’il aimait, même si la ressemblance, la similitude, la similarité, l’affinité, bref, était frappante. Elles étaient pareilles. Elles se ressemblaient tellement que s’en était troublant. Terriblement troublant pour le pauvre Lucas qui était carrément certain de divaguer. Tellement fou d’amour pour elle qu’il en virait dingue? Sûrement. Il ne pouvait pas s’imaginer son retour, même si c’était son souhait le plus cher. La vie n’avait jamais été clémente avec lui, il s’imaginait donc qu’il ne la reverrait jamais. Normal, elle était morte. Cliniquement morte, le cœur et la respiration arrêtée. Il l’avait tenue dans ses bras alors que son corps ne daignait plus émettre le moindre signe de vie. Ça l’avait tellement fait souffrir, ça le faisait encore souffrir, d’ailleurs. Il en serait mort de chagrin s’il n’était pas devenu vampire. Condamné à errer pendant encore des millénaires s’il restait toujours en vie. Il n’attendait qu’un maudit spécialiste pour qu’il mette fin à ses jours. Il n’attendait rien de plus que la mort. Il voulait arrêter ce calvaire, il voulait simplement la retrouver, elle. Qu’on la lui ramène, ou alors qu’il s’en aille. Sans elle, la vie ne semblait plus avoir de sens. Elle ne valait pas la peine d’être vécue, simplement.

Le caniche. C’est ainsi que celle qu’il aime toujours l’appelait. De nouveau tétanisé, Lucas ne remarquait même pas qu’elle braquait un fusil contre lui. Tout ce qu’il voyait, c’était ces yeux bleus si familiers. Ce regard qu’il avait observé tant de fois. Ce regard qui avait été et qui était toujours toute sa vie. Ce n’était peut-être pas son Angie, mais il connaissait ce corps par cœur. En ce moment, il voyait bien qu’elle tentait de le menacer, qu’elle tentait de paraître cruelle ou quoique ce soit. Elle voulait l’intimider mais elle n’était pas capable de se fâcher contre lui. Elle ne tremblait pas, signe du conditionnement qu’elle avait reçu en tant que spécialiste. Pourtant, il le voyait, elle était troublée. Peut-être même autant que lui. Il ignorait pourquoi. Après tout, elle ne le connaissait pas, ou du moins.. Elle semblait le connaître mais il savait que ce n’était pas tout à fait la femme qu’il avait marié. Celle-là était morte, morte et bien morte. Elle reposait dans un cercueil et il avait vécu son enterrement. En parlant de celui-ci, il vaut mieux ne pas trop aborder le sujet ; c’est encore extrêmement sensible et ça va le rester longuement. Lucas l’observait avec une douceur qu’il ne s’expliquait qu’à moitié. Elles étaient pareilles. Même si cette Angie-là devait le tuer un jour, il ne pourrait jamais lui faire de mal. Surtout qu’elle avait exactement le même nom de famille..

LUCAS

« Le caniche, »

« Comment l’as-tu su? Il n’y a qu’une seule personne qui m’appelait ainsi. Et elle est morte, désormais. »

On pouvait sentir l’amertume et la rancœur dans ses paroles. Elle était morte et ça paraissait que cela le faisait atrocement souffrir. Puis elle s’approcha de lui, son arme toujours braquée contre lui. Pourtant, Lucas ne ressentait aucunement la peur. Qu’elle tire si elle le voulait! Sa souffrance se terminerait là. Pourtant, en la regardant bien dans les yeux, il su qu’elle n’oserait pas. Jamais? Jamais. Pourquoi? Ça, c’était une excellente question et il ignorait réellement pourquoi. Pourquoi connaissait-elle le surnom que seule Angie connaissait? Pourquoi connaissait-elle son nom? Elle s’était rapprochée de lui, limite collée contre son corps froid. Et toujours l’arme pointée sur sa gorge. Il en tremblait de peur. Bien sûr, c’était d’un sérieux.. Lucas sourit légèrement, amusé de la situation. Enfin, amusé.. Il se sentait tellement étrange. La main de la jeune femme glissait même sur sa joue et elle ne semblait pas le remarquer. Ils étaient tous les deux dans une guerre étrange contre leurs sentiments respectifs. Ils semblaient aimer tous les deux le corps de l’autre mais connaissaient-ils vraiment la personnalité qui leur faisait face? Pourtant, la réaction qu’elle venait d’avoir, ce timbre de voix, cette attitude gamine, il reconnaissait tout ça. Le vampire ferma les yeux un instant, frémissant sous la caresse de la jeune spécialiste. Il s’imaginait Angie.. Celle qu’il aimait. Celle qu’il aimerait toujours du plus profond de son être. Tout son corps vibrait de la retrouver, son âme, son cœur. Elle était essentielle à son bon fonctionnement. Doucement, d’une main toute délicate, il traça le contour de ses lèvres. Ces lèvres qu’il avait déjà embrassées avec tant de passion. Ces lèvres qu’il se faisait violence pour ne pas toucher de nouveau avec les siennes.. Du bout des doigts, il sentait de nouveau leur forme sous ses caresses. Quiconque passant dans le coin aurait trouvé le spectacle d’une étrange beauté. Deux êtres blonds, aussi beaux l’un que l’autre. D’une nature différente, et pourtant ils semblaient s’unir comme personne. Surtout, ils semblaient s’aimer à la folie.

LUCAS

« Angie.. »

« Je l’ignore.. Tout ce que je sais, c’est que j’ai connu une femme qui avait le même nom que toi, et qui te ressemblait atrocement.. Je l’ai aimé du plus profond de mon être. Je ne sais pas pourquoi je te hante, je l’ignore totalement et j’aimerais le savoir autant que toi.. »

Sa voix au ténor si doux et velouté venait de nouveau de se faire entendre. Il était totalement perdu, tout cela lui échappait et il détestait ça. Il aurait voulu tout pouvoir lui expliquer et enlever le doute de ses si beaux yeux. Ses doigts caressèrent ses joues, comme s’il ne pouvait pas s’empêcher de la toucher pour s’assurer qu’elle était bien vivante. Il l’aimait tant, c’était une évidence à ses yeux. Même celle qu’il ne connaissait pas et qu’il avait devant les yeux. Il ignorait comment se comporter face à elle. Elle qui semblait le connaître.. L’aimer, même. Tout était si confus. Il préférait vivre le moment présent, se concentrer juste sur le contact de sa peau pâle sous ses doigts. Alors qu’elle se rapprochait encore, il l’entendit murmurer de nouveau son prénom. Cette voix.. Il l’avait tellement de fois entendu murmurer son nom. Il laissa un léger baiser empreint de fraîcheur sur son front. Il ne répondit rien, se contentant de sourire avec douceur. Il aurait tellement voulu qu’on lui explique.. Qu’enfin il soit fixé.

Pourquoi, pourquoi cette sensation, ce sentiment plus que fort que s’emparait-il d’elle au moment même où elle allait tuer l’être qu’elle devrait détester plus que tout au monde ? Angie n’en savait rien et elle n’était pas exactement certaine de vouloir le savoir. Depuis le début de sa vie, elle n’avait jamais ressenti une telle chose, elle n’avait jamais souhaité que le temps s’arrête pour qu’elle puisse vivre encore et encore le même instant. Mais pourtant là, collée contre ce vampire, même si sa vie s’arrêtait, elle était certaine qu’elle avait vécu la seule chose qui était vraiment importante : leur rencontre. Laissant son arme tomber au sol, elle caressa doucement, du bout des doigts, cette joue pâle et froide, comme si c’était la huitième merveille du monde. Pour lui et pour lui seul, elle avait ce regard brillant d’admiration, d’amour et de tendresse, tellement émue qu’elle en aurait pleuré. Mais pourquoi ? Elle ne connaissait pas cet homme, pouvait-elle en être tombée amoureuse dans ses rêves ? C’était stupide, c’était bête et il allait sans doute mettre fin à ses jours comme la bête sanguinaire qu’il était. Paradoxalement, elle avait l’impression de mourir à petit feu, autant qu’elle vivait, contre lui. Angie fut certaine à cet instant, qu’un seul baiser aurait fait chavirer son univers…

The whole world could change in a minute
Just one kiss could stop it spinning
We could think it through
But I don't want to, if you don't want to

We could keep things just the same
Leave here the way we came
with nothing to lose
But I don't want to, if you don't want to

Angie l’observait, figée, incapable de se défaire de son emprise, elle avait peur, quelque part, que si elle partait maintenant, elle ne le reverrait plus jamais. Pouvait-elle vraiment prendre le risque de perdre l’être qui, pour la première fois, lui donnait l’impression que son univers était complet ? Non. Son être entier refusait de le quitter, refusait de le laisser mais elle voulait comprendre. Elle voulait comprendre à quel moment exactement elle avait appris son nom, à quel moment elle était tombée amoureuse de lui, elle avait bien le droit non ? Angie observait le vampire avec un air un peu mélancolique, il avait aimé quelqu’un qui était mort ? Et il devait vivre pour l’éternité … C’était si cruel … pouvait-elle vraiment prendre ce vampire en pitié ? Elle n’en savait rien, elle lui avait d’ailleurs demandé s’il connaissait la raison de son attirance. Peut-être lui avouerait-il qu’il l’avait envouté, cette solution, troublante, était étrangement celle qu’elle espérait entendre : ça lui éviterait de creuser plus loin la question des papillons dans son estomac. Miss Hope était figée, figée contre ce corps qu’elle désirait à un point pratiquement insupportable, elle le connaissait pas cœur, ses yeux, ses lèvres, ses mains, tout, elle aurait sans doute été capable de dire à quoi il pensait tellement ses souvenirs et ceux du rêve se confondait. Était-elle cette femme, morte de maladie? Elle l’écouta, le laissant poser ses lèves glacées sur son front alors que ça lui arrachait un plus grand frisson. Ainsi, il avait connu une femme comme elle …. Elle ne savait que dire mais. Miss Hope, même cent ans plus tard, n’avait pas compris que le silence est parfois un excellent ami.

ANGIE : … Cette femme… elle avait aussi des ailes tatouées dans le dos n’est-ce pas ? ….. Et cette femme, tu l’as épousé très jeune……. Après qu’elle ait demandé ta main… Puis elle est morte, en pleine nuit, en silence…… morte de sa maladie cardiaque…….. N’est-ce pas? Moi .. moi je sais tout cela……..et bien plus encore… je crois… que je connais tout de toi ……….avant ta transformation.

N’était-ce pas troublant d’avouer qu’elle connaissait par cœur la vie d’un pure inconnu ? Peut-être, mais pour elle il était plus que cela. Il était un ennemi, un monstre, mais un monstre qu’elle aimait à en perdre la tête. L’amour est plus fort que tout … Sans qu’elle le réalise, ses bras s’étaient noués autour du corps du garçon et elle avait posé sa tête sur son torse, là où son cœur ne battait plus. Ne plus le lâcher, ne pas le laisser filer – c’était une nouvelle technique de chasse ? Non. Elle resta comme ça un long moment, tout son être tremblait maintenant et elle n’arrivait pas à se concentrer. Son cœur lui faisait tellement mal, et tellement de bien à la fois. « Je t’aime » elle aurait tout donné pour lui dire ses mots mais sa bouche refusait. La Angie Hope de ce siècle refusait que de telles paroles franchissent ses lèvres…. Mais elle les pensait et du coup, elle releva son minois vers le garçon en lui fredonnait d’une voix qu’il connaissait trop bien, des paroles qu’il devait savoir par cœur. Elle lui disait toujours non ? Oui. Sa voix mélodieuse, douce et caressante s’éleva, comme un ange au milieu de l’enfer, son ange juste à lui…

In my dreams
I'll always see you soar
Above the sky
In my heart
There always be a place
For you for all my life
I'll keep a part
Of you with me
And everywhere I am
There you'll be

Finissait le dernier mot, elle releva son minois vers lui, angélique petite princesse bouclée, petite demoiselle perdue. Ses bras étaient toujours liés autour de lui, comme s’il était la chose la plus précieuse qu’elle possédait et que pour rien au monde, elle ne l’aurait laissé filé. C’était le cas. Lucas, son lucas, elle ne savait pas pourquoi mais une voix lui disait qu’il était à elle, juste à elle et depuis toujours. Après tout, les souvenir se faisaient tellement présent en ce moment, et les sentiments, qu’elle aurait pu jurer être cette Angie, celle qu’il avait aimé, celle qu’il l’aimait toujours à mourir. Et elle aussi, elle en était dingue, folle, elle l’aimait avec une passion tellement brûlant que ça la possédait toute entière. Doucement, ses mains relâchèrent leur étreinte. Elles se posèrent sur les joues du vampire alors qu’elle se levait sur la pointe des pieds pour doucement, très doucement, poser ses lèvres sur les siennes. Un baiser doux, passionné, une étincelle de passion omniprésente la faisait même trembler alors qu’elle profitait de cela. Et elle pleurait, des larmes de pur bonheur qu’elle ne comprenait pas et qui donnait au baiser un gout salé. Lucas… Avant qu’elle comprenne ce qui lui arrivait, elle avait laissé ses lèvres pour murmurer, dans un soupir, nichée contre lui :

ANGIE : Lucas… mon Lucas…….. ne me laisse plus jamais partir toute seule.

Elle était toute sa vie. C’est l’impression qui lui a traverse le cœur en entier dès qu’il l’a aperçu. Tout, elle était absolument tout. Elle l’avait toujours été. Son amour, sa meilleure amie, sa pire ennemie. Ils s’étaient insultés, ils s’étaient frappés. Ils s’étaient embrassés, ils s’étaient caressés. Sans elle, il n’était absolument rien puisqu’elle était et le bien, et le même. La tentation et la modération. Puisqu’elle était partie, il n’était plus rien et en était parfaitement conscient. L’homme qu’il était jadis ne devait plus exister. Il ne pouvait plus exister, puisqu’elle n’était plus là pour le faire vivre, pour lui insuffler cette petite étincelle qui lui permettait d’exister. Elle était partie, on le lui avait arraché alors qu’il se languissait d’elle au plus haut point. Il voulait tant la serrer dans ses bras, lui dire que tout était terminé puisqu’il était là. La rassurer, lui dire qu’il ne la quitterait plus jamais. Mais la femme qu’il avait devant les yeux était une inconnue. Elle semblait avoir les souvenirs de celle qu’il aimait réellement, mais l’était-elle, elle? Elle savait peut-être tout de sa vie, elle savait peut-être tout de son amour. Était-elle pourtant réellement celle qu’il avait aimée? La question était posée. Il voulait tant s’abandonner dans ses bras. Oublier le reste, simplement penser à elle. À son amour.

Contre elle, il prenait vie, son corps semblait s’animer. Ravivé d’une chaleur nouvelle, ravivé d’une caresse inespérée. Son cœur se serait remit à battre si cela avait été possible. Il ferma les yeux, sentant son souffle chaud lui chatouiller les lèvres. Son corps mort semblait revivre, il se sentait de nouveau si.. Humain. Pourtant, au plus profond de lui, il savait qu’il n’était en aucun cas humain, sauf peut-être pour cet amour qu’il ressentait désespérément. C’était un monstre, un monstre sanguinaire qui, d’ordinaire, n’hésitait jamais à sauter sur une proie, humaine ou non, pour apaiser sa soif dévorante. Quelqu’un avait tué le Passeur, cet homme qui réussissait à les approvisionner en sang animal. Ce même quelqu’un avait brûlé entièrement les réserves, réduisant ainsi les vampires à une mort quasi certaine. Le dirigeant se démenait pour trouver quelqu’un d’autre qui pourrait les aider, mais pour l’instant, ses recherches restent vaines. Ses sujets meurent peu à peu, morts de faim et dans l’agonie totale. C’était pathétique, si pathétique que ça en devenait horrible. Lucas savait qu’il n’aurait pas hésité à se jeter sur un membre de l’Organisation si cela pouvait apaiser ce feu dans sa gorge. Cette fois-ci, il n’avait pas pu. Il n’avait pas pu, parce qu’elle s’appelait Angie, qu’elle savait qui il était et qu’elle l’aimait. Et qu’il l’aimait.

LUCAS

« … Tu sais, ça me trouble, parce que tout ce que tu dis là.. C’est vrai. »

« Si tu connais ça, tu connais toute ma vie, »

Parce que bon, disons qu’après la mort d’Angie, la seule chose potentiellement intéressante serait effectivement sa transformation, parce qu’à part ça, elle avait occupé 97% de toutes ses pensées, le 3% restant étant pour trouver de quoi manger et ainsi survivre pour continuer à entretenir son amour pour elle. S’il voulait mourir, il voulait que ce soit par une balle d’argent en plein cœur et non parce qu’il meure de faim. Lorsqu’il voit de ses congénères mourir ainsi, ça lui fait mal, il voit à quel point ils souffrent. C’est d’ailleurs absolument répugnant à voir, ils semblent même boire l’espèce de flot sombre qu’ils recrachent. Lucas plongea ses yeux dans les siens, s’empreignant une nouvelle fois de toute la tendresse et l’amour qu’ils recelaient. Oh oui, il l’aimait, il aimait sa personnalité, il aimait chaque parcelle de son corps, il aimait ses mimiques qui le faisait sourire. Il la connaissait de A à Z, et ce depuis tellement longtemps. Ils s’aimaient encore, il en était certain, ils s’étaient promis de s’aimer malgré la mort. Il l’avait encore aimé malgré sa mort à elle, et il continuerait de l’aimer. Tout ça était troublant et il ignorait réellement comment réagir à Angie². Devait-il faire abstraction du ‘²’ et l’aimer comme il avait aimé Angie? Parce qu’elle était si pareille, simplement pas à la même époque, je suppose. Alors son choix se fit rapidement, même s’il laissait un doute dans son esprit qu’il tentait de faire taire. Du bout des doigts, il effleura ses paupières fermées, puis prit le visage tant aimé entre ses mains froides. Il l’observa quelques secondes alors qu’elle commençait les paroles d’une chanson qu’il connaissait par cœur. Il les avait tellement entendues qu’il aurait pu les réciter tant de fois sans se tromper. Dès la deuxième phrase, il unit sa voix à la sienne.. Comme avant.

LUCAS

« … I'll always see you soar
Above the sky
In my heart
There always be a place
For you for all my life
I'll keep a part
Of you with me
And everywhere I am
There you'll be. »

Tous ses gestes semblaient tellement naturels lorsqu’il se retrouvait avec elle. Il n’y pensait plus, c’était des gestes qu’il avait tellement posés il y a un siècle. Alors, son bras droit se glissa autour de sa fine taille, la collant doucement contre lui. Elle était sienne et il était sien pour l’éternité et il savait qu’il ne la laisserait jamais partir. Et si elle ne le voulait pas, il opterait pour des manières plus violentes, genre la séquestration. ( HJ ; Haaaan, avec Luluu, j’suis volontaire XD ) De la manière dont elle s’accrochait à lui, il avait l’impression qu’il ne serait pas obligé de la forcer tant que ça, ce qui lui plaisait énormément. Quand même, kidnapper l’amour de notre vie, c’est décidément pathétique et Lucas ne souhaitait pas s’abaisser à ce genre d’idioties. Sa main gauche se nicha sur sa nuque, jouant doucement dans ses boucles blondes. Elle se leva légèrement sur les pointes des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres. Comme si c’était ce qu’il avait attendu toute sa vampirique vie, il s’empara délicatement de ses lèvres et l’embrassa avec une douceur exagérée, surtout pour un vampire. Lorsqu’elle releva son minois vers lui, il lui sourit tendrement. Son sourire à elle seule, ce doux sourire si sincère et si amoureux qu’il faisait fondre n’importe qui. Dommage, il ne ferait fondre qu’elle.

LUCAS

« Tant que tu veux que je reste, je resterai. »

Lucas, un seul nom, un seul mot qui pourtant était à ses yeux plus important que l’univers entier. Le monde aurait pu s’écrouler, il aurait pu la tuer sur-le-champ qu’elle n’aurait même pas réagit, elle avait enfin trouvé ce à quoi elle avait aspiré depuis une vingtaine d’année : une maison, un endroit où elle serait enfin tout simplement bien. Et étrangement, c’était dans ses bras, contre lui, serrée contre son corps sans vie alors qu’elle chantait avec lui une chanson qui avait eu tellement de signification et d’importance pour la défunte femme dont elle avait les souvenirs et le nom. Elle était tellement en sécurité là, qu’elle aurait pu sourire avec tendresse, il était son abris et son monde, il était cette étincelle qui lui avait tant manqué, il était tout simplement Lucas Levis, un homme qu’elle aimait à la folie. Il était troublé, elle le voyait bien et quelque part, de savoir qu’il n’était pas indifférent à elle, à ses boucles blondes et à son souffles si près de ses lèvres la fit sourire. Doucement ses mains s’étaient posées sur les joues du garçon alors qu’elle avait, sans comprendre pourquoi son corps voyait cela comme un automatisme, décidé d’échanger avec lui un tendre baiser. Oh comme ses lèvres glacées de vampire lui semblaient brûlantes, elle aurait pu mourir d’un tel baiser, tellement tendre, tellement doux qu’elle se surprenait à réaliser que jamais avant, elle n’avait connu ce genre d’attention. Elle souriait contre ses lèvres, les sentiments inconnus encore plus présents dans son être.

He's the reason for the teardrops on my guitar
The only one who's got enough of me to break my heart
He's the song in the car I keep singing, don't know why I do
He's the time taken up, but there's never enough
And he's all that I need to fall into..

Sa voix était si douce, si caressante, et elle l’écoutait alors qu’un millier de paroles s’agitaient dans sa tête. Angie aimait beaucoup composer ou même jouer de la guitare, mais depuis un moment, l’inspiration lui manquait, pourtant, avec cet être qui venait justement de lui rendre son baiser en glissant une main dans ses boucles couleur de blé, tout lui revenait. Elle senti les doigts de la créature glisser sur sa taille pour la serrer plus près et son corps n’opposa aucune résistance, elle le laissait faire, comme si son être entier savait exactement comment se nicher contre lui. Doucement, elle enfouissait sa tête dans le cou du jeune homme, profitant de son odeur qui quelque part, lui semblait tellement pleine de souvenir. Comment pouvait-elle être troublée à ce point par quelqu’un ? C’était exactement comme si son être refusait de quitter ce monstre, comme si sa personne toute entière n’avait attendu que de le retrouver. Elle le serrait contre elle, ses doigts fins rapidement glissés sur sa nuque à lui pour caresser ses mèches blondes qu’elle avait tant aimées. Lucas, son Lucas, c’était la seule réalité qu’elle voulait bien croire. Une partie d’elle était certaine de rêver présentement, c’était si réel et si étrange à la fois qu’elle s’abandonne à l’étreinte, lui demandant même, sans vraiment pouvoir se retenir, de ne plus jamais la quitter. Son cœur à elle, reprenait vie à son contact. La blondinette avait relevé son visage pour le fixer et elle revit ce regard qui l’avait tant fait chaviré et ce, depuis la toute première rencontre… Son cœur battait plus vite et elle souriait très tendrement en écoutant sa promesse…

Elle lui souriait tendrement, totalement résignée à être cette Angie qui l’aimait à mourir. Qui l’aimait plus que tout et à un point pratiquement incomparable. Son caniche, son ange, elle aurait voulu que ce moment se poursuive pour toujours, elle était si bien dans ses bras. Mais les moments comme ceux-là ne peuvent durer toujours, d’ailleurs, alors qu’elle allait à nouveau savourer ses lèvres et profiter de ses bras, alors qu’elle allait lui proposer de lui offrir son cœur après tout, il pouvait battre pour deux et elle l’aimerait plus que quiconque ne l’avait jamais aimée. Elle était Angie, elle l’aimait et ce depuis toujours et sans elle, il devrait être triste, c’était la malédiction de base non? Mais non. Angie vit son nouvel univers s’effondrer alors qu’elle entendit très directement, des pas se rapprocher. Son entrainement l’avait éveillée à ce genre de situation, quelqu’un n’était pas loin. Pas le temps de ramasser son arme, elle se défit presque brusquement des bras du vampire, juste à temps pour remarquer dans l’ombre, un autre monstre avide de sang – sans doute le vampire qu’elle pourchassait avant de tomber sur Lucas.

VAMPIRE : … …. Oh que vois-je, une petite poupée perdue… si tu veux, on peut « jouer » ensemble… tu vas bien partager hein… Lucas… avec ton vieil ami de toujours…

Heureusement, elle n’était pas du genre à avoir peur seulement là, elle était plutôt en mauvaise position. Elle devait reprendre son arme, sa vie en dépendant. Bon elle pourrait lutter un certain moment, mais c’était quand même limite. Alors qu’elle analysait les possibilités, une silhouette tout à fait humaine et tout à fait armée s’approcha par l’autre côté, juste à temps pour tirer une balle d’argent dans le bras du pauvre vampire blond qui lui, ne lui aurait fait aucun mal. Allez savoir pourquoi, elle eut mal pour lui et, dans un geste irréfléchi – elle était entrainée pour ne pas avoir ce genre de réaction, elle c’était retournée vers lui en criant son nom. Un moment d’inattention et de stupidité qui lui couta cher car le moment d’après, elle sentait une main serrer sa pauvre gorge pâle, elle sentait son cœur s’accélérer à cause du manque d’air qui la faisait souffrir et elle vit des perles aussi rouge que le sang s’accrocher aux siennes. L’autre vampire l’avait saisit et, inutile de dire que, aussi impures qu’aient été les intentions de Lucas, ce n’était rien comparé à cet être qui ne désirait visiblement que boire jusqu’à la dernière goute de son sang. Elle se débattait, tentant de le frapper mais quand même, c’était une humaine et ses mouvements étaient limités par la douleur et – chose nouvelle – la peur qu’elle ressentait pour Lucas.

HUMAIN : ANGIE !!!

VAMPIRE : … Oh on dirait que j’ai attrapé un dessert… t’es plutôt jolie …

La blondinette luttait vainement pour sa propre survie, ses pauvres petits pieds touchaient de misère au sol et elle tentait, entre ses talons, d’attraper son arme à feu histoire d’achever le monstre qui aurait bientôt raison d’elle. Sauf qu’avec les forces qui lui restaient, elle arrivait déjà à rester consciente. L’air de défi n’avait pas quitté ses traits, elle aurait pu mourir là qu’elle n’aurait jamais flanché. Finalement, le type de l’organisation, sans doute un collègue quelconque, se décida à avoir une réaction intelligente puisqu’il tira sur le bras du vampire dangereux, le forçant à lâcher la blondinette qui s’écrasa sur le sol en toussant. Bon, il ne l’avait pas touché, cet autant vampire, mais au moins, Angie avait survécu. Les mains sur la gorge –qui la faisait souffrir à mort parce qu’elle avait trop peu eu d’air, elle se redressa et, sous le regard ahuri de son compagnon, sa réaction première ne fut pas d’attraper son arme, mais bien de se retourner vers Lucas pour prendre de ses nouvelles. Ensuite seulement, elle attrapa son arme…

ANGIE : LUCAS !

Ce qu’elle lui avait manqué.. Il ne l’avait jusqu’alors pas encore réellement remarqué. Lui qui s’était languit d’elle pendant un siècle, jamais il n’avait ressenti ce manque autant que maintenant, alors qu’il la retrouvait. Car ça ne pouvait être qu’elle, et même si ce ne l’était pas, on allait faire avec. Il ne s’était jamais sentit aussi euphorique qu’en ce moment. Tout son être froid prenait en feu, consumé par l’amour qu’il portait à Angie. Il l’aimait, c’était tellement une évidence que ça en devenait aveuglant. Rien ne pourrait les séparer, même pas le fait qu’il était vampire et elle humaine. L’Organisation n’y pourrait rien non plus. Il était certain qu’à chaque nouvelle vie qu’ils auraient, ils pourraient se trouver et de nouveau s’aimer à la folie. Il ne la quitterait jamais, son cœur battrait (vampiriquement, du moins) toujours pour elle et pour aucune autre, même si le choix ne manquait pas. Angie Hope, c’était son Angie à lui. Sa tigresse, son ange bouclé, l’amour de sa vie. Sans elle, il n’était absolument rien. Pendant un siècle, il n’avait été que l’ombre de lui-même, traînant péniblement sa carcasse dans les rues mornes du Quartier Rouge. Il tentait simplement de survivre, de survivre encore et encore pour un jour voir arriver.. Angie. Comme aujourd’hui. Il avait bien fait d’espérer. Après tout, l’espoir fait vivre, non?

Puis elle l’embrassa et le vampire sourit tendrement. Vraiment, si sans elle il n’était plus le même, avec elle, il était celui qu’il avait toujours été. Lorsqu’elle était là, tout contre lui, sa vie prenait un sens. Tout ce qu’il avait enfouit des années plus tôt lui revenait. Ce n’était que maintenant, dans les bras de celle qu’elle aimait que sa condition de vampire prenait enfin un sens. La vie éternelle allait être plus douce pour quelques années.. Si elle n’avait pas la même maladie. Lucas se mordit légèrement l’intérieur de sa joue en pensant à ce petit détail auquel il n’avait pas songé. Il ne voulait pas la perdre, quitte à devoir la transformer.. Sauf qu’il ne voulait pas la faire souffrir, et être vampire, c’était souffrir pendant l’éternité de la soif et du regard des autres. Ce regard qu’ils posent tous sur vous, ce regard qui te fait comprendre que pour eux, tu n’es absolument rien d’autre qu’un monstre sans cœur. Un monstre, encore et encore. Un monstre sanguinaire qui n’hésite pas à se lancer sur ses proies pour contrer la faim qui lui déchire la gorge. Lucas, lui, avait simplement peur de devenir ce que le regard des autres reflète tant. Un monstre. Un monstre, un vrai.

Pourtant, le fait qu’Angie soit là à l’embrasser démontrait parfaitement qu’il y avait au moins une seule personne sur terre qui ne le prenait pas pour ce qu’il était réellement. Elle semblait avoir oublié ce détail, du moins l’espace d’un instant, alors qu’elle était plus vulnérable que jamais. Pourtant, jamais il ne lui aurait fait le moindre mal. Malgré l’envie grandissante de planter ses crocs dans sa gorge et boire tout son sang, il réussissait à se contrôler. Il n’y avait à ça qu’une seule et unique bonne raison : Lucas savait que s’il faisait une connerie, il allait la perdre à jamais. Ça, il ne pouvait se le permettre. Il l’aimait tant, il brûlait d’amour pour elle. Pourtant, cet amour était impossible. Elle allait finir par partir, de gré ou de force, d’ailleurs. Complètement perdu dans ses pensées, il n’entendit que très furtivement des pas, sentit légèrement une odeur.. Et comprit rapidement, dès qu’Angie le repoussa. Un vampire, évidemment. Un de ses congénères, un autre assoiffé de sang.. Mais celui-là, il était loin d’être amoureux d’Angie. Oh oui, très loin.. Surtout que le vampire apparu dans son champ de vision, Lucas le reconnu.

LUCAS

« Tu me connais, Dave, je ne partage pas.. »

Bon, ils ne parlaient pas de la même chose. Enfin, si ; d’Angie. Mais le vampire, c’était pour de la bouffe tandis que Lucas voyait la jeune Hope comme l’amour de sa vie, quoi. Une nette différence, donc! Il recula de quelques pas en voyant un humain armé avancer. L’imbécile lui tira même dessus avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre mouvement. Dans le bras, quelle chance. Un flot sombre se déversa sur son bras, et Lucas se fit violence pour ne pas le lécher lui-même. C’était pathétique et absolument dégueulasse mais que voulez-vous, il était mort de faim, le pauvre. Il avait été chanceux, la balle n’était pas allée très loin et Lucas réussit relativement facilement à la faire sortir de là. Pendant qu’il avait toute son attention sur son bras blessé, il n’avait pas remarqué qu’Angie s’était fait prendre. Simplement, lorsque l’humain cria son nom, ça lui mit la puce à l’oreille. Soudainement alerté, Lucas se releva brusquement et fit un bond silencieux pour atterrir juste derrière l’homme qui lui avait tiré dans le bras. Il enserra sa gorge dans son coude et prit son arme, juste après que celui-ci ait tiré dans le bras de Dave.

LUCAS

« Merci beaucoup! Vous pouvez partir, je me charge de tout. Angie reviendra vivante. »

Lucas le lâcha ainsi, certain qu’il ne pourrait pas se débrouiller longtemps sans arme donc assez sans défense. Il se fit regarder assez bizarrement par l’homme en question qui n’osa pas répondre à cette affirmation. Le beau blond récupéra son congénère qui se tenait le bras par le cou et le lança contre le mura d’en face. Assez brusque, comme retrouvailles entre ‘vieux potes’, mais bon. En une fraction de seconde, Lucas ceinturait sa gorge d’une main. Furax (et c’était le cas de le dire) il s’apprêtait à lui donner une gifle monumentale lorsqu’il reçu un violent coup dans le ventre qui lui coupa le souffle qu’il n’avait plus. Mais, surtout, ce coup de pied le projeta au sol. Dave se libéra donc et attrapa l’arme que Lucas avait échappée en retombant pour la pointer sur lui. Il allait la pointer sur lui, mais le blondinet fut plus rapide et lui tordit le bras pour rattraper l’arme. Il tira en plein dans la poitrine du vampire qui, bien qu’il ne semble pas tout à fait mort, le serait sûrement d’ici quelques heures. En effet, pour survivre, il aurait dû vider entièrement deux être humains (jeunes, de préférence) de leur sang. Puisqu’il n’aurait pas ce luxe.. Il mourait, c’était quasiment une certitude. Lucas se leva en boitant légèrement, sonné par le coup de pied qui lui avait écrasé les côtes. Il se traîna jusqu’à Angie et lui sourit légèrement.

LUCAS

« Il ne devrait sûrement pas se relever rapidement, mais je crains bien que les coups de feu vont attirer certains de mes congénères. Et sinon, tu.. »

Il n’eut pas vraiment le temps de finir sa phrase. En fait, il l’avait laissé en suspense. C’était le regard d’Angie, fixé sur quelque chose derrière lui, qui l’avait arrêté net.

C’est beau l’ironie quand même. Angie seconde du nom avait toujours détesté les vampires, plus que n’importe quelle créature, elle les avait méprisés avec fureur depuis le jour maudit où la famille lui avait été arrachée. Elle aurait été la première à le regarder comme un monstre et à le traiter comme la pire créature dégoutante en temps normal, mais voilà, dès qu’elle avait posé les yeux sur lui, son corps entier avait été secoué d’un choc, comme si un éclair l’avait foudroyé. Elle l’aimait, elle ignorait comment une telle chose avait pu arriver, elle ne le connaissait pas du tout, mais elle le savait, comme une intuition, une voix au fond de son esprit lui hurlait que si elle ne l’avait pas approché, si elle ne c’était pas serré contre lui ce jour là, elle aurait passé à côté de la seule chose ayant un jour eu de l’importance pour elle. Bref tout cela pour dire qu’alors que les yeux d’un bleu très pâle de l’humaine auraient du lui envoyer une image de monstre, ils ne dévoilaient que les sentiments brûlants qu’elle éprouvait pour un homme dont elle ne connaissait que le nom. Pour lui, elle aurait tout donné sans même le savoir, elle lui aurait donné son sang, encore et encore s’il l’avait demandé, aussi impuissante entre ses mains qu’une poupée, totalement vulnérable à la vague de sentiments qui menaçaient de la noyer. Elle n’en pouvait plus, de perdre la tête ainsi. Une partie d’elle lui disait de faire confiance à ce vampire avec lequel elle échangeait un tendre baiser… Mais évidement, les choses trop belles ne durent pas, rien ne demeure inchangés pour toujours, la preuve fut encore apportée alors qu’un autre vampire, lequel semblait hideux et monstrueux aux yeux de la spécialise apparut.

Selon ce que la blondinette comprit, il s’appelait Dave, ensuite son esprit heureusement habitué à réagir dans ce genre de situation pris conscience que le blondinet auquel elle allait jurer un amour éternel venait d’encaisser une balle et qu’il était en mauvais état. Étrange, si c’était un sort, ce sentiment, elle en serait libérée, il était trop faible pour maintenant sa manipulation mentale… mais non, elle avait toujours cette attachement, il faudrait y réfléchir plus sérieusement. Pendant qu’elle pensait à ses sentiments – grave erreur – le vampire répondant au nom de Dave s’empara d’elle et elle senti ses pieds quitter le sol et la respiration lui manquer. Elle avait peur, une des premières fois dans sas vie qu’elle avait peur et étrangement, pas pour elle-même. Elle aurait du, en bonne spécialiste, penser à se sortir de cette situation, pas au vampire blond qui agonisait plus loin. Mais rien à faire, elle allait mourir là sans savoir pourquoi Lucas Levis hantait ses rêves. Puis, elle revint à ses sens, sentant les forces lui manquer, lorsque l’humain totalement stupide qui venait de tirer sur Lucas eut l’idée intelligente, pour une fois, de s’en prendre au vampire réellement dangereux. Car oui, tirer sur le seul être capable de protéger Angie contre le monstre affamée qui lui serrait la gorge, c’était une idée assez moyenne quand on y pense.

Frottant sa gorge douloureuse, elle se mit à penser à la meilleure façon de se tirer de se mauvais pas. Elle était dans une ruelle sombre avec un vampire dangereux et un autre, blessé, on ne sait jamais comment il pourrait réagir, ravagé par la faim. Enfin, quelque chose lui disait de faire confiance à Lucas, par contre, l’autre spécialiste, de sexe masculin était loin d’éprouver le même genre de sentiment pour le blond (on l’espère xD), il fallait donc le garder à l’œil et s’assurer qu’il n’attaque pas plus le vampire blond. Devant les yeux bleutés de la jeune demoiselle, un combat sanguinaire se déroula et elle ne pouvait rien faire, tirer, c’était prendre le risque de blesser Lucas et ça, elle refusait. Elle resta donc là, à surveiller son compagnon jusqu’à ce que finalement, le beau blond sorte vainqueur, laissait allongé sur le sol, le cadavre du cruel buveur de sang. Angie n’avait aucune pitié pour ce monstre et d’ailleurs, elle n’en avait que très peu, de la pitié. Elle posa alors ses iris bleutés sur le vampire blond avec un sourire - ça l’amusait, les combats. Elle écoutait avec soin les propos du vampire, il avait raison, mieux valait ne pas trainer, au moment où elle remarqua, par-dessus l’épaule de son caniche, l’autre spécialiste. Il avait ramassé son arme et la pointant sur la nuque du blondinet, prêt à tirer un coup sans doute mortel. Poussée par l’adrénaline – et comprenant qu’elle devait faire vite, le premier geste d’Angie fut de pousser le vampire au moment où la détonation partait. Avec chance, la balle manqua sa tête, bon reste à savoir si elle avait atteint autre chose. Second réflexe, beaucoup moins intelligent, de la blondinette, fut de pointer son arme vers son allier et de tirer, un coup. Le pauvre homme, un brun assez musclé répondant au nom de Lloyd, s’effondra sur le sol. Elle n’était pas une excellente tireuse pour rien – elle ne l’avait pas raté ……. Une balle en pleine tête et le magnifique liquide gris de sa cervelle, mélangé au sang, coulait sur le sol. Ce n’est qu’à ce moment que son geste lui sauta au visage : elle venait de tuer un spécialiste.

Les yeux ronds, elle observa le cadavre, en état de choc. C’était compréhensible non? Elle venait de gâcher sa vie au moment même où elle appuyait sur la détente. Elle venait, pour sauver la vie d’un suceur de sang, d’assassiner froidement un des sien. Et elle avait peur, peur d’elle-même. Sans réfléchir au fait que Lucas était peut-être à craindre, elle laissa tomber son arme en fixant le cadavre dégoutant qui gisait sur le sol. Le plus pathétique, c’était le vampire agonisant, Dave, qui rampait jusqu’au corps inerte pour le vider du sang qui coulait déjà à flot. Angie fut prise d’un haut le cœur et, sans plus penser qu’elle était couverte de sang et non-armée, elle s’enfuit en courant entre les arbres. Quelle excellente idée remarque, courir en pleine forêt remplis de monstre, sans son arme et dans un tel état… Elle allait y laisser la vie si on ne la rattrapait pas bien vite……Mais à ce point là, avait-elle encore une vie? Si elle rentrait à l’organisation, elle risquait pire que la mort.

LUCAS

« Angie.. Angie, te rends-tu compte de ce que tu viens de faire? Comprends-tu toutes les conséquences que ce geste pourrait t’apporter? Le comprends-tu? Sais-tu qu’un tel geste peut t’amener devant la Commission, qui peut.. Enfin, ça, tu le sais. Tu sais quels pouvoirs elle a. Pourquoi? Pourquoi l’as-tu tué lui pour me sauver moi? »

LUCAS

« Angie, je veux que tu saches que.. Si jamais tu as besoin d’aide pour quoique ce soit, je serai là. Car la première étape, ce sera de te sauver des griffes de la Commission. On pense que les ‘corbusards’ sont cruels? »

« Ce n’est rien comparé à ce qu’eux peuvent te faire. »

Il y a des moments où on ne comprend plus rien, des moments où on est totalement impuissants et, face a cette situation, face à son collègue qui menaçait l’homme – ou la créature – dont elle était amoureuse, elle n’y pouvait rien. Est-ce que quelqu’un en ce monde peut comprendre la peur qu’on ressente à l’idée de perdre celui qu’on chérit? Non. Elle ne pouvait quand même pas le laisser mourir devant ses yeux… Sa décision fut dont rapide et son doigt pressa la détente. Tant pis… si elle devait choisir, elle préférait épargner celui qui pouvait lui apprendre à aimer, lui apprendre à vivre autrement que dans l’ombre en tant que marionnette soumise…Mais pourtant, lorsque le corps s’effondra, Angie fut prise de panique… elle réalisait enfin l’étendue de son geste.

ANGIE : Je… non j’ai .. j’ai pas...

Tout cela était si soudain, si imprévisible qu’elle n’avait même pas compris ce qui était arrivé. Elle avait vu Lucas en danger et plus rien n’avait d’importance. C’était comme si on être entier lui hurlait que, si elle le perdait maintenant- à nouveau, elle n’accorderait plus aucune importance à l’existence. Alors, sans penser, elle avait tiré. Malheureusement pour elle, elle avait toujours eu du talent avec une arme à feu, aussi, ça ne surpris personne que le tir atteigne précisément ne la cible et que le spécialiste s’effondre en rendant l’âme dans une dernière convulsion. Angie avait du mal à réaliser son geste, son regard passait de la bête sanguinaire qu’elle venait de sauver au cadavre sanglant de son associé. Elle ne comprenait plus rien. Elle qui avait passé sa vie à détester, à mépriser les vampires, elle venait de tout perdre pour en sauver un. Elle tremblait, lâchant son arme sans un mot, n’osant pas le regarder. Elle regrettait son geste, elle regrettait sa décision et savait pertinemment qu’elle n’avait officiellement nulle part où aller. Si elle retournait à l’Organisation, ils la tueraient, si elle errait, elle serait tuée. Pouvait-elle vraiment aller quelque part maintenant, le suicide restait la meilleure option. Quelques minutes passèrent puis le vampire ouvrit la bouche pour lui faire remarquer ce qu’elle savait déjà : elle était en problème. (Oh Angie la demoiselle en détresse xD )…

Un instant, ses iris bleutés se posèrent sur le magnifique blond et tous ces doutes, tous ses soucis disparurent. Elle avait fait cela pour le sauver lui, elle avait tué quelqu’un pour qu’il soit épargner et d’un regard, elle savait qu’elle avait pris la bonne décision. Il y avait tant de sentiments qui se mêlaient dans sa tête qu’elle ne comprenait plus rien, mais cette certitude demeurait, elle l’aimait de tout son cœur sans même réellement savoir qui il était. Son ancienne vie se souvenait de la douceur des bras du vampire, du goût de ses lèvres, du son de sa voix… elle tremblait juste à l’idée d’en être privée. Mlle Hope était une junky et sa drogue, c’était cet homme. Elle ne savait ni pourquoi ni comment, mais elle l’aimait. La passion enflammée qui la consumait dès qu’elle posait les yeux sur lui confirmait tous ses soupçons. Il lui suffisait de le regarder pour ne plus douter un instant que ce meurtre était la seule et unique solution. Oh comme elle aurait aimé le toucher du bout des doigts, l’enlacer et ne plus jamais le laisser partir… Mais pouvait-elle réellement se permettre cela? Elle n’avait nulle part où aller… et lui, si gentil, si doux, proposait de veiller sur elle. Angie fut alors prise d’un élan d’assurance et d’un ton qui ressemblait plus à un ordre qu’à une question, elle proposa :

ANGIE : Amènes-moi avec toi. Partons ensemble et je te laisserai prendre le sang dont tu as besoin. S’il te plait amène moi avec toi… je n’ai nulle part où aller…

Elle avait peur, elle si entrainée à contrôler ce genre de sentiment, elle était terrorisée maintenant qu’elle avait tout perdu. Elle avait besoin de s’accrocher à lui comme à une bouée. Lucas, son Lucas… Doucement, comme gouvernée par une force dont elle ignorait l’origine, elle c’était approchée de lui. Des flash lui revenaient… cette fois sur le quai, alors qu’il chantait pour elle cette chansons écrite pour une autre. Ce premier baisers au goût de sable parce qu’elle l’avait défié… ces souvenirs ne lui appartenaient pas et pourtant, elle aurait juré que les émotions qu’ils amenaient étaient réelles. Elle l’observait, subjuguée par sa beauté irréelle et sans qu’elle ne se contrôle, ses doigts fins et glacés traçaient les traits du visage du vampire. Elle était envoutée et perdue face à tous ses souvenirs, à ses sentiments.. Elle releva finalement son minois vers lui, déterminée… comme cette Angie qui le menaçait de castration s’il l’abandonnait…Finalement, on ne peut pas chasser une ancienne vie… D’une voix hésitante, elle demanda, en relevant son minois angélique vers lui :

ANGIE : Nous nous sommes aimés autrefois… non?

Elle était beaucoup trop près pour résister, même le sang qui le couvrait n’aurait pas suffit à la faire fuir. Je t’aime… ces mots ne cessaient de jouer en boucle dans son esprit et elle savait mieux que quiconque qu’ils étaient vrais. Des sentiments si forts qui lui faisaient presque mal au cœur… elle savait qu’ils avaient réellement existés et que quelque part, ils y étaient toujours. Qu’importe si elle venait de le rencontrer, elle le connaissait par cœur à cause des rêves… de leurs rêves… Angie lui souriait très tendrement, ses bas fins se nouant autour du cou du vampire, comme pour l’empêcher de ne serait-ce que songer à partir… Lucas… Doucement, d’une vois caressante et très douce, elle murmura à son oreille des paroles qu’elle savait vraies… des paroles que l’ancienne Angie hurlait à plein poumons et qui raisonnaient dans sa tête…

ANGIE : Je t’aime toujours mon caniche…. Je t’aime tellement. Amène-moi avec toi … Lucas...

» Lucas & Saralyn
» Lucas LEVIS ; Love you to death